Dans un pays où la démocratie est continuellement piétinée, un pays où les médias conditionnent la politique depuis plus de 20 ans, dans un pays où le processus de privatisation des biens communs ne connaissait aucun frein; nous avons réussit à nous réapproprier de nos droits en disant non à la marchandisation de l'eau et aux politiques néo-libérales et en disant oui à une démocratie participative et à la défense des biens communs.
Ce référendum populaire est né de l'initiative des Comités citoyens pour l'eau publique de toute l'Italie, depuis 2006 coordonnés par le Forum Italien des Mouvements pour l'Eau Publique.
Déjà en 2007, ce réseau de comité avait recueilli plus de 400 000 signatures pour proposer une loi d'initiative populaire malheureusement jamais discutée au Parlement.
Fin 2009, le gouvernement Berlusconi approuvait le décret Ronchi qui obligeait les institutions locales à transformer toutes les sociétés qui géraient le Service de distribution de l'eau en S.P.A mixtes et à organiser des appels d'offre pour attribuer au moins 40% des actions de ces sociétés à des partenaires privées.
Prenant acte de cette situation, nous avons décidé de proposer un référendum populaire pour l'abrogation de cette loi et d'une autre norme qui prévoyait un minimum de 7% de profits aux SPA pour la rémunération du capital investi (art.154 du décret environnemental fait par le gouvernement Prodi en 2006).
La Constitution italienne prévoit que pour proposer un référendum abrogatif, il est nécessaire de recueillir 500 000 signatures. Alors dans chaque région, chaque province, chaque ville, des comités de citoyens se sont organisés pour récolter ces signatures. En moins de 3 mois, nous en avons recueilli 1 million et 400 milles. Par ce grand résultat, nous entrions déjà dans l'histoire, battant un record jamais atteint, sans qu'aucun journal n'en prenne acte.
Dès le mois de janvier de cette année, nous avons repris la mobilisation pour nous préparer à la campagne.
En mars, nous avons fait une manifestation nationale qui a vu la participation de prés de 500 000 personnes à Rome, et nous avons su la date du référendum: 12 et 13 Juin!
Le gouvernement choisissait d'envoyer les italiens aux urnes, à un moment de l’année où historiquement l'affluence est toujours basse en Italie. La raison était simple, la loi prévoit que pour qu'un référendum soit validé il faille rejoindre le quorum de 50% de participation.
La solution la plus simple aurait été de faire le référendum en même temps que les élections municipales de mai, mais cela aurait signifié une plus grande facilité à rejoindre le quorum.
En mai, la campagne officielle devait commencer, mais la télévision publique, la RAI, n'était pas intentionnée à respecter les normes prévues en tant de campagne électorale.
Jusqu'au référendum, l'information a été dérisoire. C'est dans les rues, dans les écoles, dans les universités, en participant à tout les événements publiques, en organisant des conférences, des débats, des forums, des fêtes que nous avons fait cette campagne sans jamais attirer l'attention des grands médias qui pendant ce temps préféraient s’intéresser à toutes autres choses.
Nous n'avions aucun doute sur le résultat du vote, le plus dur n'était pas de convaincre les gens de voter OUI pour l'eau publique, mais de les informer qu'il y avait un référendum et de faire en sorte qu'ils aillent voter.
En Italie, nous votons le dimanche et le lundi jusque 15h!
La fête a commencé bien avant le dépouillement, parce que nous n'avions aucun doute sur le résultat final. A 15h, nous avons enfin su que 57% des italiens avaient voter! Ce n’était pas arrivé à un référendum depuis 1995.
Nous avons écrit une belle page d'histoire. Le détail des votes n'était ensuite qu'une formalité, en effet 95% des votants se sont exprimés pour l'eau publique et contre les profits sur ce bien commun!
Le 13 Juin, de nombreux partis ont cherché à s'attribuer une victoire qui est celle du peuple. On parle beaucoup de la défaite de Berlusconi, mais ce sont les politiques néo-libérales et les grandes multinationales qui ont été battues!
Une nouvelle ère commence dans ce pays.
Ce que nous répétons depuis le début de cette campagne s'est avéré: “Ça s'écrit EAU, mais ça se lit démocratie”
Raphaël Pepe
Attac Italie – Comité Referendaire pour l'Eau Bien Commun
Ce référendum populaire est né de l'initiative des Comités citoyens pour l'eau publique de toute l'Italie, depuis 2006 coordonnés par le Forum Italien des Mouvements pour l'Eau Publique.
Déjà en 2007, ce réseau de comité avait recueilli plus de 400 000 signatures pour proposer une loi d'initiative populaire malheureusement jamais discutée au Parlement.
Fin 2009, le gouvernement Berlusconi approuvait le décret Ronchi qui obligeait les institutions locales à transformer toutes les sociétés qui géraient le Service de distribution de l'eau en S.P.A mixtes et à organiser des appels d'offre pour attribuer au moins 40% des actions de ces sociétés à des partenaires privées.
Prenant acte de cette situation, nous avons décidé de proposer un référendum populaire pour l'abrogation de cette loi et d'une autre norme qui prévoyait un minimum de 7% de profits aux SPA pour la rémunération du capital investi (art.154 du décret environnemental fait par le gouvernement Prodi en 2006).
La Constitution italienne prévoit que pour proposer un référendum abrogatif, il est nécessaire de recueillir 500 000 signatures. Alors dans chaque région, chaque province, chaque ville, des comités de citoyens se sont organisés pour récolter ces signatures. En moins de 3 mois, nous en avons recueilli 1 million et 400 milles. Par ce grand résultat, nous entrions déjà dans l'histoire, battant un record jamais atteint, sans qu'aucun journal n'en prenne acte.
Dès le mois de janvier de cette année, nous avons repris la mobilisation pour nous préparer à la campagne.
En mars, nous avons fait une manifestation nationale qui a vu la participation de prés de 500 000 personnes à Rome, et nous avons su la date du référendum: 12 et 13 Juin!
Le gouvernement choisissait d'envoyer les italiens aux urnes, à un moment de l’année où historiquement l'affluence est toujours basse en Italie. La raison était simple, la loi prévoit que pour qu'un référendum soit validé il faille rejoindre le quorum de 50% de participation.
La solution la plus simple aurait été de faire le référendum en même temps que les élections municipales de mai, mais cela aurait signifié une plus grande facilité à rejoindre le quorum.
En mai, la campagne officielle devait commencer, mais la télévision publique, la RAI, n'était pas intentionnée à respecter les normes prévues en tant de campagne électorale.
Jusqu'au référendum, l'information a été dérisoire. C'est dans les rues, dans les écoles, dans les universités, en participant à tout les événements publiques, en organisant des conférences, des débats, des forums, des fêtes que nous avons fait cette campagne sans jamais attirer l'attention des grands médias qui pendant ce temps préféraient s’intéresser à toutes autres choses.
Nous n'avions aucun doute sur le résultat du vote, le plus dur n'était pas de convaincre les gens de voter OUI pour l'eau publique, mais de les informer qu'il y avait un référendum et de faire en sorte qu'ils aillent voter.
En Italie, nous votons le dimanche et le lundi jusque 15h!
La fête a commencé bien avant le dépouillement, parce que nous n'avions aucun doute sur le résultat final. A 15h, nous avons enfin su que 57% des italiens avaient voter! Ce n’était pas arrivé à un référendum depuis 1995.
Nous avons écrit une belle page d'histoire. Le détail des votes n'était ensuite qu'une formalité, en effet 95% des votants se sont exprimés pour l'eau publique et contre les profits sur ce bien commun!
Le 13 Juin, de nombreux partis ont cherché à s'attribuer une victoire qui est celle du peuple. On parle beaucoup de la défaite de Berlusconi, mais ce sont les politiques néo-libérales et les grandes multinationales qui ont été battues!
Une nouvelle ère commence dans ce pays.
Ce que nous répétons depuis le début de cette campagne s'est avéré: “Ça s'écrit EAU, mais ça se lit démocratie”
Raphaël Pepe
Attac Italie – Comité Referendaire pour l'Eau Bien Commun
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